J'aime bien me promener dans ce quartier du Petit-Saulcy, place de la Comédie et de la Préfecture. Il faut y admirer cet ancien hôtel particulier qu'était l'Hôtel de l'Intendance militaire devenu aujourd'hui Préfecture de Metz. C'est un bâtiment historique. Jusqu'en 1735, l'Intendance occupait les numéros 5 à 13 de la rue de la Tête d'Or, mais dès cette date, le Maréchal Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle propose à la ville une nouvelle construction à l'emplacement du Petit Saulcy, quartier encore marécageux, mais qui sera définitivement comblé à la fin de l'année 1735.
Cet hôtel particulier doit être mise en scène de façon monumentale, face à la cathédrale incarnant les temps anciens, mais aussi dans un contexte architectural et urbanistique « à la française ».
Dans cet esprit, l'intendant de l'époque, le marquis de Creil, fait appel à un architecte parisien, Barthélémy Bourdet, pour dresser les plans à l'image des grands hôtels aristocratiques parisiens, et fait diriger le chantier par Jacques Oger. Les travaux sont adjugés en 1738 et terminés en 1744. L'actuelle construction est moins vaste que celle d'origine. Trois corps de bâtiment composaient l'ensemble avec, au centre, l'hôtel autour duquel étaient regroupées les dépendances. À gauche, l'annexe destinée aux écuries et aux services de l'intendance, à droite, disparus, les services et une orangerie.
L'administration départementale ne s'installera dans cet hôtel qu'en 1790, car il était loué à des particuliers. Elle prenait provisoirement place dans l'actuel palais de justice. L'événement le plus dramatique ayant affecté le bâtiment est l'incendie qui, le 3 octobre 1803 ravagea, non seulement le bâtiment principal, mais encore toute l'annexe droite. C'est-à-lors que Napoléon Bonaparte ordonne sa reconstruction pour y abriter l'administration de la préfecture.
Depuis cette date, excepté pendant une courte période (de 1939 à 1944) ce bâtiment fera toujours fonction de résidence du représentant de l'État. Les travaux de reconstruction qui sont décidés à l'identique, sont entrepris de 1806 à 1808 et confiés à la direction d'Antoine Blancheville, architecte de la ville, auquel succède Jean Rémy Dingler. Seule la dépendance de droite n'est pas reconstruite mais remplacée par un jardin. Les décors sculptés sont aussi restaurés et ceux du fronton du portail d'entrée, qui avait été bûchés à la Révolution, sont restitués par le sculpteur Charles-Augustin Pioche, puis par Charles Pêtre, en 1856 qui réalisera aussi les aigles dominant le portail d'entrée sur cour en 1859.
L'hôtel, superbe construction classique, affecte un plan en forme de U autour d'une cour barrée par un portail monumental en pierre de Jaumont. Le corps principal de l'hôtel situé au fond de la cour s'élève sur deux niveaux. Il est divisé en trois travées par deux pilastres avec appareil à refends. Ici, comme sur les pavillons latéraux, les murs sont enduits et la pierre de taille n'est réservée qu'aux encadrements de fenêtres, aux chaînages, aux bandeaux séparant les étages, et aux corniches. L'axe de la façade est marqué par un fronton triangulaire sculpté par Charles Pêtre où se détache les armoiries des villes de Briey, Metz, Thionville et Sarreguemines, les quatre chefs-lieux du département dans son état antérieur à 1870. Ces écus sont entourés des symboles du corps préfectoral, à savoir la branche de chêne et le rameau d'olivier. Les bâtiments annexes s'élèvent par contre sur trois niveaux. Les toitures en bâtière sont régulièrement ajourées de fenêtres dont les montants sont amortis par des volutes et se découpent dans les ardoises recouvrant les charpentes.
Je joins quelques photos en annexe pour imager mes propos...Svp mettre un "like" sous l'avis et les photos pour m'encourager dans ma démarche. Merci.
Pour poursuivre notre visite de Metz, nous pouvons nous diriger vers la rue des Piques rue typique du Moyen-âge avec son magnifique grenier à blé des Antonins, puis monter visiter la Cathédrale.
Bonne balade. Best regards, Eric Tison. F-57 Metz.